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Anthologie du soufisme P46

Ibn Arabî est né en Espagne en 1165. Il est reconnu comme " l'un des plus grands mystiques (soufiste) de l'Islam, auteur fécond (plus de deux cent ouvrages) " (dict.)

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" Car j'aime
et nul autre que Dieu
n'était l'objet de cet amour
nul autre ne pouvait goûter
cet amour déposé par lui dans mon cœur. "
(Les sentiers de l'âme P47)

Définition du prochain
Extrait du dictionnaire

Il y a bien un lien entre l'espace et le temps et la révélation de son " prochain ". Ceci à déjà été développé sous une autre forme. Lorsque l'espace et le temps se rapprochent, son " prochain " Se révèle obligatoirement, donc " ici et maintenant " !

A la fin de la Bible, au verset 20 du Livre de l'Apocalypse, se trouve cette révélation extraordinaire dans laquelle Il dit :

" « Oui, je viens bientôt. » " (Apocalypse 22:20)

Le temps et la distance qui nous séparent de la révélation de son prochain sont intiment liés. (1175 - 1120 ) = 55, un chiffre qui se rapporte au mot " prochainement ". Et ici, il est permis de traduire " je viens bientôt " par " je viens prochainement ", soit 22 caractères espaces compris et 20 caractères !

Si le proche Un, ne ressemble pas à l'image que nous nous en faisons, c'est parce qu'Il est Dieu. Et Lui seul est digne d'être recherché sous tous les Noms et sous toutes les formes qu'Il Se donne pour Se faire connaître et pour Se faire aimer.

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" A l'origine, une ennéade désigne un groupe de neuf dieux primordiaux qui, à eux seuls, symbolisent l'ensemble des forces élémentaires actives dans l'univers " (W)

Le chiffre 9 est celui de " la Loi" (= 49), deux chiffres qui se rapportent directement aux deux premières lettres du Nom de Dieu (d :4 et i: 9). Dieu révèle Ce qu'Il est : la Loi. Le Nom de Dieu est un principe actif et souverain. Dieu Se révèle au travers des neuf Dieux primordiaux car Il est un " Tout ", un " Tout " qui Se révèle obligatoirement au travers de la Totalité.

Ainsi, celui qui s'attache à ce que Dieu est, s'attache à " la Loi " et celui qui s'Y attache est un bienheureux car Dieu Se montre particulièrement actif, pour ne pas dire créateur, dans Ce qui est uni et qui ne forme qu'un.

Le mot " Univers " vient du " Latin universum, neutre substantivé de l'adjectif universus, « intégral », « tourné (versus) de manière à former un ensemble, un tout » (unus). " (dict.)
Tourné l'un vers l'autre, à l'image de ces deux lettres :

" éa "

Au commencement Dieu

créa "

le ciel et la terre.

Lorsque " Dieu créa le ciel et la terre ", Il révéla l'Amour (qui les unit et qui les révèle).

Dans la terminologie de l'Ancienne égypte, l'Ennéade (9) révèle l'Amour du " ciel " (Geb) et de la " terre " (Nout) et cet amour sera fécond, créateur, révélateur de 4 éléments qui n'en formeront qu'Un : Osiris, Isis, Seth, Nephtys.

La Loi, c'est l'Amour de Dieu, c'est l'Amour de Ce qui est uni et qui ne forme qu'Un, et cet Amour engendrera (en Soi) une toute autre Vision des choses.

" Un des récits les plus détaillés et les plus anciens de la création porte sur le groupe de dieux appelés les « Neuf Dieux d'Héliopolis » ou « Ennéade » (du grec ennea, neuf). " (Wikipédia W)
Il serait absurde de limiter la Loi (9) à l'ancienne égypte. Et dans l'un des plus anciens Textes sacrés du monde (N) qui mériterait d'être lu et qui a été intitulé par la suite " L'épopée de Gilgamesh ", il est dit :
" Prends donc l'escalier qui est antique,
approche de l'Eanna, la demeure d'Ishtar "
(tablette 1, ch. 1, lignes 13-14)

Il ne faut pas craindre d'emprunter cet " escalier " pour se rapprocher du " commencement ", mais sans perdre de vue que c'est ici que tout se révèle.

Dans ce contexte, le verbe " approcher " ne peut pas être mieux choisi. S'approcher de " l'Eanna ", c'est s'approcher de la Loi (9) et par-là même de "la demeure d'Ishtar ".

Dans la terminologie de l'Inde qui est également précieuse, " l'Ishta ", c'est la Divinité d'élection, le Dieu personnel, Celui qui n'est rien qu'à toi personnellement : " le Seigneur ton Dieu " !

Le mot « Ishta » en sanskrit signifie " Littéralement le « Bien-Aimé ». La Divinité d'élection que l'on adore, l'objet de la recherche suprême de l'adorateur. La Réalité suprême sous son aspect de Béatitude (ânanda). L'Ishta apparaît avec une forme sur le plan inférieur, mais en réalité elle n'est que le Soi qui est au-delà de toute forme. L'Ishta est l'aspect particulier du Divin avec lequel le disciple devrait être en communion parfaite avant qu'il puisse parvenir à la gnose divine suprême. " (Mâ Ananda Moyî P366)

" L'Ishta, Dieu personnel, est le pivot de toute la sâdhanâ [de toute la recherche spirituelle], le centre rayonnant autour duquel se joue l'évolution de la personnalité qui, du petit ego limité et restreint, renaît progressivement à la personne divine, à l'incarnation qui est le sens et la portée de notre présence ici-bas. L'Ishta capte et fascine notre dévotion, libère notre intelligence, épanouit nos possibilités les plus profondes et les plus grandes. Il nous donne de Dieu l'exacte vision dont nous avons besoin pour que notre adoration soit sincère... L'Ishta est la riposte divine faite à notre ignorance, le chemin par où elle se retrouve peu à peu sous son vrai visage, qui est la connaissance parfaite. " (Mâ Sûryânanda Lakshmi R)

En s'efforçant de le connaître et de l'aimer, tu t'approcheras de Lui. L'Ishta est le Moyen par excellence, l'aspect du Divin avec lequel on peut cheminer, grandir et s'épanouir à son rythme. Il est la personnification de l'Amour de Dieu, Il est l'Ishtar lui-même. Dieu révèle la Mère, la Source de tout bien.

Dans la Bible, Moïse s'approche aussi de l'endroit où Dieu demeure et par là même de Son Seigneur qui lui fera entendre la Loi suprême :

" Tu aimeras Yahvé, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir. " (Deutéronome 6 :5)
Et lorsque nous prêterons l'oreille à Sa Parole, l'Ishta Se révélera en soi comme
" le Dieu des dieux et le Seigneur des seigneurs, le Dieu, le Grand, le Héros, le Terrible " (Deutéronome 10:17)
Car l'Amour de Dieu est guerrier par définition et Il doit triompher car Il a le pouvoir de nous unifier, de nous réunir à Celui qui Se révèle au travers de toute Sa Création.

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" L'épopée de Gilgamesh est la plus ancienne épopée de l'humanité. C'est une immense œuvre poétique qui s'inspire de plusieurs récits sumériens composés vers le fin du 3ème millénaire avant Jésus Christ et qui nous est connue par un certain nombre de tablettes d'argile, écrites en cunéiformes et rédigées à partir du début du 2ème millénaire. " (Introduction P1)

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L'Amour triomphe de tout, et dès à présent, il serait bon de cesser de croire que les anciennes Divinités ne sont plus. Comment Dieu pourrait-Il cesser d'être Ce qu'Il est ? Lui, qui a pris tant de formes, tant de noms, tant d'aspects pour Se faire connaître et pour Se faire aimer.

Si les Noms de Dieu ou de Déesse possèdent des caractéristiques qui leur sont propres, Ils réunissent en eux-mêmes tous les autres aspects du Divin, si bien que tous et toutes se révèlent en finalité comme le Seigneur Lui-même, comme la manifestation de la Réalité suprême, et que Tous et Toutes sont interchangeables. Peu importe les Noms au fond, si c'est Dieu qui est considéré sous chacun d'entre eux.

" éa "

Au commencement Dieu

créa "

le ciel et la terre.

Dans la terminologie sumérienne, " ea " qui n'est pas seulement " un créateur et un ordonnateur ", Il est le Créateur et l'Ordonnateur Lui-même. Combien existe-il de créateurs ? Combien existe-il d'ordonnateurs ?
" Dieu dit : « Que la lumière soit » " (Genèse 1:3)

Dieu crée et Dieu ordonne ! Dieu crée et donne !

"ea" est plus particulièrement le Dieu des " eaux ", et pour être plus précis, il s'agit des eaux souterraines, des "eaux" qui sont à la fois douces, essentielles, fondamentales pour ne pas dire primordiales (W). Si ces " eaux " occupent une place d'honneur dans le Livre de la Genèse de Dieu en l'homme, c'est parce que l'Amour occupe une place d'honneur dans la Création de Dieu et il occupe même toute la place.

Ces " eaux " douces qui apportent la Vie, la Vie éternelle, sont les fondations mêmes de toute vie spirituelle digne de ce nom. L'Amour est indispensable. L'Amour est fondamental.

" Ea " est le Dieu " des eaux souterraines " des Révélations souveraines et cachées. L'Amour de Dieu révèle Ce qui est caché et Ce qu'il convient de découvrir.

Le premier récit de la Genèse révèle au second verset les " eaux " et " l'Abîme " de même " Ea " révèle les " eaux " et notamment " l'Abîme ". Et sainte Thérèse de Lisieux avait bien raison d'associer " l'Abîme " (Genèse 1:2) à " l'Amour ".

Car " le ciel et la terre " révèle le Verbe fondamental, le Verbe primordial dans " l'Abîme " !

" le ciel et la terre " révèle " le brûlant Abîme de cet Amour " (Sainte Thérèse de Lisieux P229)

L'Unité du " ciel " et de la " terre " révèle le brûlant Amour de Dieu, l'Amour qui brûle et détruit toutes les impuretés, toutes pensées fausses, tout ce qui nous sépare de Lui. Cet " Abîme " mérite bien Sa majuscule : il est le seul mot commun à être orthographié avec majuscule dans les sept premiers jours de la Création. Personne n'y prête attention. Il est pourtant rempli des eaux douces de la Vie éternelle.

Et pour ceux qui tiennent à conserver leur point de vue limité, leur "petit ego", l'Amour brûlant et purificateur de Dieu est aussi effrayant que l'enfer auquel il est parfois associé. Mais pour les autres, il est synonyme d'intimité. Alors,

" Ne craignez rien et plongez profondément dans l'océan de l'Amour divin ; c'est l'océan de l'immortalité. Je dis un jour à Narendra : « Dieu est semblable à un océan de douceur ; ne veux-tu pas plonger profondément dans cet océan ? Suppose, mon enfant, que devant un récipient évasé rempli de sirop, tu sois une mouche désireuse d'y goûter. Où te poserais-tu pour boire ? » Narendra répondit que, pour boire, il se poserait au bord du vase, car s'il tombait dedans, il serait certain de s'y noyer. Je lui dis alors : « Tu oublies, mon enfant, que si tu plonges dans l'Océan Divin tu n'as à craindre ni danger ni mort. Souviens-toi que l'océan de Sachchidânanda est celui de l'immortalité, rempli des eaux de la vie éternelle. N'aie pas la crainte, qu'ont certaines personnes stupides, d'être excessif dans ton amour pour Dieu. Dans cet océan d'immortalité, bois le chidânanda-rasa [et par-là même goûte la saveur de l'Amour], le nectar de Brahman, la connaissance et la joie éternelles. " (Shrî Râmakrishna 970)

En raison d'une profonde aversion que l'on peut éprouver en soi, il n'est pas toujours facile d'y plonger. Mais celui qui parviendra à vaincre son aversion et à plonger profondément dans cet Océan de l'Amour Divin, dans les révélations infinies de l'esprit, boira " le chidânanda-rasa ", (il) goûtera en finalité à Sa propre Béatitude (Ananda).

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" éa "

Au commencement Dieu

créa "

le ciel et la terre.

Dans la Trinité sumérienne, Ea le Créateur, est aussi Celui qui occupe la troisième position. Mais avant d'approfondir ce sujet, il est bon de savoir que l'Epopée de Gilgamesh met en scène le Premier et le Second (commandement de la Loi).

Dans " L'épopée de Gilgamesh ", l'Amour Divin occupe une place d'honneur. Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas de l'amour humain, mais l'Amour et de la Réalisation du Semblable.

" Toi, te voilà comme lui " (Tablette 2, coll.2, ligne 20)
Auparavant, il est dit :
20 Enkidu, change ton humeur :
21 Gilgamesh, le Dieu soleil l'aime :
22 Anu, Enlil, Ea ont élargi son entendement.
23 Avant même que tu n'arrives du fond de la montagne,
24 Gilgamesh dans Uruk, voyait des rêves qui te concernaient. " (Tablette 1, coll.5, lignes 21-24)

" Au commencement " de cette Epopée, Gilgamesh est le Premier à apparaître, Il représente Celui qui " est au-dessus de tous " (Jean 3:31), et avant même que le Second, Enkidu le rejoigne et ne forme plus qu'un avec Lui, Il " voyait des rêves qui te concernaient. "

L'Amour du Semblable Se révèle ici avec trois Eléments : " Anu, Enlil et Ea "

Dans la Représentation universelle de ces Trois qui ne font qu'Un, du Sachchidânanda : Existence, Conscience et Béatitude, "éa" occupe plus particulièrement la place de la Béatitude,

" Car ce n'est pas l'Existence, ni la Connaissance, c'est la Béatitude qui crée, c'est de la joie d'être de Brahman [du Réel suprême] que sort toute la vie manifestée. " (Mâ Sûryânanda Lakshmi R)

" Au commencement Dieu " et voici la Béatitude qui enfante notre Devenir.

" Au commencement ", il y a le Suprême,

" Au commencement ", il y a Ce qui est uni et qui ne forme qu'Un,

" Au commencement ", il y a l'Amour,

" Au commencement ", il y a la Béatitude et la Joie et c'est Elle qui nous amène à Le connaître, c'est Elle qui nous enfante à la Conscience de Ce que nous sommes, à notre réalité.

" Au commencement Dieu créa "

Dieu ne fait rien d'autre !

" Au commencement Dieu " et voici la Révélation de " la joie ", la Révélation de " la fille de joie " qui ouvre le chapitre 14 de " L'épopée de Gilgamesh", qui ouvre " le cœur ", " l'âme " et " la pensée " à la Révélation du Semblable :

" Toi, te voilà comme lui,

tu l'aimeras comme toi-même " (Tablette 2, ch. 2, lignes 20-21)

Le parfait Amour de Dieu engendre toujours la Vision de Son Unité et l'Unité est Bonheur.

Dans " L'épopée de Gilgamesh " , Dieu (di= 2) Se révèle avec Gilgamesh et Enkidu, avec le Premier et avec le Second.

Pour résumer ce Récit qui est immense, " Au commencement ", il y a tout d'abord la Révélation de Gilgamesh, Celui qui sait tout, Celui qui surpasse tout et qu'il convient de célébrer, de rendre célèbre en Soi car Il est l'être suprême. Pour s'approcher de Lui, il faut s'approcher " de l'Eanna ".

l'Un 47 23 70 !
l'Eanna 47 23 70 !
Car Il n'est rien d'autre.

" Il est l'indivisible et Il est l'Un " (Bhagavad-Gîtâ 13 :17)

C'est en s'approchant de " l'Un " qui est Dieu, que l'on peut véritablement connaître son proche Un, que l'on peut Le connaître comme son propre Soi.

Il est le Premier et lorsque cela est établi, lorsque le Premier est vraiment considéré, le Premier révèle le Second, tout d'abord au travers d'un " rêve " (P59), puis d'un second (P60) et Enkidu le Second, le Semblable, révélera " l'Unique ".

Et lorsqu'ils s'empoigneront " comme des taureaux " (P73), Enkidu Se mesurera à Gilgamesh, et ensemble, ils démoliront " le seuil ", et " le mur " , la frontière qui les sépare en " tremblera " au point qu'elle semblera disparaître totalement.

A chaque fois que ce prodige se produit, la frontière qui sépare la conscience de l'homme de celle de Dieu disparait. Il n'y a plus que la Révélation du " Seigneur ton Dieu ", du Soi souverain. Gilgamesh ayant plié " un genou " en signe de soumission.

Peu après ce moment béni, ce moment Divin, Gilgamesh Se " dégagera " et S'étant dégagé, Enkidu pourra témoigner et dire à Gilgamesh :

31. Oui, comme un être unique,
32. ta mère t'a enfanté,
33. la bufflonne des enclos
34. la Déesse Nin.Sun.
35. On a élevé ta tête au-dessus des hommes ;
36. la royauté sur les peuples,
37. c'est à toi qu'Enlil l'a destinée. (Tablette 2,ch.2, lignes 31-37)
La Connaissance de Ce qui est " comme ", de Ce qui est " semblable ", ne peut être exprimée que dans un troisième temps, celui de la Réalisation, ainsi que cela a été entrevu précédemment. D'abord le Premier, puis le Second, et enfin le scribe lui dit :
" Bien ! Maître, c'est en toute vérité que tu l'as dit : Il est l'Unique " (Marc 12:32)
A noter que le mot " Oui " peut se traduire par " Vérité ". A ce sujet, le traducteur de la Bible précise en P2261 :
" « En vérité, en vérité » : " interprétation du terme hébreu « Amen », toujours doublé dans Jean et dans Jean seulement ; on pourrait traduire : « Oui, oui. » "

Pour être plus précis, Il faudrait dire : " Oui, oui... " car le second s'accompagne d'une Révélation divine qui est en fait une Réalisation Divine.

Mais le Second ne se révélera pas tant que le Premier ne sera pas en place dans notre vie. Mais lorsque

" 30 tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée et de toute ta force ",
alors l'Unité de Dieu Se révélera au travers Ce qui est semblable et nous rejoindrons par là même la promesse qui ouvre cette étude.
" Le vainqueur, je lui donnerai de s'asseoir avec moi sur mon trône, tout comme moi j'ai été vainqueur et me suis assis avec mon Père sur son trône. " (Apocalypse 3:21)

Lorsqu'Enkidu a affronté Gilgamesh, il a remporté la victoire. Lorsque " Il " S'est mesuré à " lui ", le Second commandement s'est accompli et l'ayant réalisé, " Il " a reconnu que c'était à " Lui " de S'assoir, à Lui la Souveraineté, à Lui la suprématie sur toute la vie.

Simplifions, lorsque le premier commandement sera réalisé, alors nous connaîtrons notre être véritable, et nous saurons qu'Il est notre vrai Moi et que c'est à Lui qu'il revient et qu'il appartient de régner sur notre cœur, sur notre âme, et sur notre pensée, autrement dit sur toute notre vie. " Le vainqueur ", c'est celui qui reconnaîtra véritablement Cela. Et celui-là ne sera plus guidé par son " petit ego ", mais par " le Dieu Tout-Puissant ". (R)

Pour ne pas négliger " le premier ", la lecture de la première Tablette est vivement conseillée. (Voir la bibliographie)

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A " Toi " la Souveraineté sur les peuple et par là même sur toute ma vie. Après un moment de fusion spirituelle, après avoir réalisé les deux premiers commandements de la Loi, Gilgamesh rétablit une Dualité, rétablit Dieu, rétablit l'Etat originel.

" Au commencement Dieu "

Le Nom sumérien Enlil se rapporte à la Souveraineté, à la Suprématie, à la Loi.

" Tu es, ô Enlil, un Seigneur, un Dieu, un Roi. Tu es le juge qui prend les décisions pour le ciel et la terre. Ta parole élevée est lourde comme le ciel, et il n'y a personne qui puisse la soulever. " ( Enlil dans l'Ekur, l. 139! W)

Les paroles d'Enkidu s'achèvent avec la Loi, avec Ce qu'Il y a de plus haut, avec les Trois fonctions souveraines d'une " unique " Réalité (31), avec " Ta Parole ".

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Shrî Aurobindo disait :

" Tant que tu n'auras pas appris à t'empoigner avec Dieu comme un lutteur avec son camarade, la force de ton âme te sera à jamais cachée. " (P& A 518)

Il sera surtout bien difficile de L'aimer de toutes ses forces !

" L'épopée de Gilgamesh" a peut-être 5000 ans et pourtant, elle est toujours actuelle, toujours vivante et infiniment riche de sens pour ceux qui cherchent Dieu, et non pas des anecdotes du passé.

En vérité, c'est Dieu qui aime, mais " Au commencement " de notre recherche, il nous faut aimer et aimer, c'est lutter, lutter pour que Son Unité Se révèle, lutter pour qu'Il ressuscite d'entre les morts, lutter pour qu'Il occupe la place qui Lui revient, lutter pour que Celui qui " sait tout " Se révèle en Soi comme le " le Tout-Puissant ". Alors quand notre attitude sera digne de Sa révélation, Il entrera Lui-même dans le combat spirituel avec une efficacité prodigieuse et redoutable et pour le plus grand bonheur qui puisse se concevoir.

Alors,

" Celui qui a tout vu, célèbre-le, ô mon pays !
Celui qui connut toute chose et rassembla tout,
qui explora les pays l'un après l'autre,
doué de sagesse, celui-là – dis-je –, il sait tout "
(Tablette 1, coll.1, lignes 1 à 4)

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Revenons à ces deux commandements car ils sont fondamentaux.

" 29 Jésus répondit : « Le premier, c'est : écoute, Israël ! Le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur, 30 tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée et de toute ta force. 31 Le second est celui-ci : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là. » 32 Et le scribe lui dit : « Bien ! Maître, c'est en toute vérité que tu l'as dit : Il est l'Unique » " (Marc 12 :29)
29 comme 2 fois le chiffre de la Loi (9). Ces deux commandements qui sont semblables, conduisent à la Réalisation de " l'Unique " qu'on ne peut connaître sans réaliser Ce qu'Il signifie.
l'Unique 99 75 174

99 est la valeur de référence de " l'Unique ".

La Vision qui naît de cet Amour de Dieu, conduit " le scribe " à réaliser qu' " Il est l'Unique " (= 310 !), et par là même à exprimer Ce qu'Il représente ou signifie.

" 32 Il est l'Unique et il n'y en a pas d'autre que Lui ; 33 et l'aimer de tout cœur, et de toute intelligence et de toute force, et aimer le prochain comme soi-même, c'est plus que tous les holocaustes et sacrifices. 34 Et Jésus, voyant qu'il avait répondu judicieusement, lui dit : « Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. » Et personne n'osait plus l'interroger. " (Marc 12:32)

Et ici, Celui qui écrit, Celui qui grave, a répondu avec "judicieusement ", en accord avec la Justice des Cieux, en accord avec la Loi. En ayant réalisé qu'" Il est l'unique ", il prononce des paroles souveraines, des Paroles qui confirment la Vérité car la Parole que Jésus prononce est devenue la sienne et elle surpasse tout. Elle est également conforme à la révélation de ce qui n'est pas loin et qui se rapporte à Dieu " et il n'y a personne qui puisse la soulever. " (Enlil dans l'Ekur, l. 139) !

Contrairement à ce que le monde croit, " Unique " ne veut pas dire une chose particulière perdue quelque part on ne sait où dans ce vaste univers et qui serait plus petit que Ce qu'Il représente. Selon certains, Dieu serait plus petit que Sa Création ! Ont-ils réfléchi en eux-mêmes ?

" Il est l'Unique et il n'y en a pas d'autre que Lui " et " Lui " seul partout !

" En réalité, il n'y a que Lui – Lui seul et rien d'autre que Lui. " (Mâ Ananda Moyî P118)

" Il est Un, nul n'existe que Lui,

Il est l'Unique, Il n'est d'autre Dieu que Lui. " (Hâtef Isfahânî R)

Et contrairement à ce que l'on pourrait croire, la Loi ne s'adresse pas aux habitants de l'Etat d'Israël fondé en 1948, bien que rien ne s'y oppose, mais à " Israël " qui est le Nom qui fut donné à celui qui a lutté avec Dieu et qui l'a " emporté " !

" Israël " Se révèle au travers de la lutte, et Son nom apparaît pour la première fois dans ce contexte :

" Il dit alors : « On ne t'appellera plus du nom de Jacob, mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu l'as emporté. » " (Genèse 32:29)

Tu as lutté avec Dieu et avec les révélations de " ton prochain " et tu l'as emporté (N).

Il est également possible de traduire : " car tu as lutté avec Dieu et avec un homme " car au commencement Jacob lutte avec " un homme   qui représente son semblable, son proche " Un ". Et c'est en luttant avec " il " qu'Il réalisera qu'Il est Dieu. Jacob étant seul.

" Jacob resta seul. Un homme combattit avec lui jusqu'à la montée de l'aurore." (Genèse 32:25)
Le Nom d' "Israël" ne se rapporte pas seulement à la Réalisation de la Torah, de la Loi (9) mais aussi à la Réalisation du " scribe " : " Il est l'Unique ".
Israël 064 046 110
Il est l'Unique 164 146 310
" Il est l'Unique et il n'y en a pas d'autre que Lui " (= 900 !)

Selon " le sens des mots W ", chez les Juifs, le scribe apparaît comme celui qui (re)connait la Loi et chez les anciens Egyptiens, comme celui qui connait finalement toutes choses. Il y a bien un lien entre les deux. Celui qui connaît la Loi, connaîtra aussi Celui qui connaît et rassemble toutes choses, et il en aura obligatoirement l'expérience car Celui qui connaît la Loi a la Connaissance de Dieu, la Sienne.

C'est le fait de lutter avec son semblable, qui conduit Jacob à la Réalisation de Dieu :

" Jacob appela ce lieu du nom de Penouél ; « car, j'ai vu Dieu face à face » " (Genèse 32:31) !

Il y a dans les chiffres du précédent relevé un véritable jeu de miroir qu' " Israël " fait apparaitre : 64 | 46 L'Activité divine Se reflète et Se révèle dans Sa Création (lorsque "Jacob" est vainqueur), sinon rien ne paraît de Ce-qui-est.

Lorsque " Jacob " est vainqueur (et non pas " lorsque je suis vainqueur ", car " je suis " est le domaine du " petit ego ", de l'arrogance, du mensonge, de la conscience qui nous interdit de considérer " notre prochain ") Dieu Se révèle en l'homme, à Lui donc toute la gloire !

" Israël " est à la fois la Révélation de son prochain qui est bienheureuse par définition et du parfait amour de Dieu, ainsi que cela pourra être observé au chapitre 33 du Livre de la Genèse de Dieu en l'homme qui parachève cette Révélation splendide.

Ainsi que cela a été entrevu précédemment, " Jésus signifie Yahvé ", et Yahvé est le Seigneur, un Esprit radieux et illimité qui Se fait connaître au travers d'Israël, au travers de Sa Victoire, à Israël qui est Sa Révélation.

Et de même que la lutte révèle la force de notre âme, Yahvé révèle Son amour :

" Béni soit Yahvé, ton Dieu, qui t'a montré sa faveur en te plaçant sur le trône d'Israël ! C'est parce que Yahvé aime Israël à jamais qu'il t'a établi roi pour pratiquer droit et justice. " (1 Roi 10:9)

" Israël " est la Révélation du parfait Amour de " ton Dieu ". Et le Dieu personnel nous établit dans cette Vision afin que nos œuvres soient conformes à la Loi et par-là même, deviennent celles de Dieu.

Celui que " Yahvé, ton Dieu " (= 149 / 99 / 248) établit comme " roi ", est celui qui s'assoit sur " le trône d'Israël " et qui se retrouve par là même établi dans la Vision de " l'Unique ", dans la Vision du parfait Amour de Dieu : N

Pour Cela, aucun des deux commandements ne doit être négligé car lorsque " Le premier " et " Le second " sont unis et ne forment plus qu'Un, nous entrons dans la Réalisation du Soi Souverain.

le Seigneur ton Dieu 203 179 382
le Premier et le Second 203 179 382
la Réalisation du Roi 203 179 382
la Réalisation du Soi 204 180 384
203 - 204 = 1, 179 - 180 = 1 : 384 - 382 = 2 Tel est le rapport d'Unité.

" Pourquoi l'intellect se développe-t-il ? S'il existe, c'est qu'il a une fonction à remplir. Quelle est cette fonction ? Celle de montrer la voie vers la réalisation du Soi. " (Ramana Maharshi 573)
Avec le Premier et le Second, ils parviennent à la Réalisation du Soi.
la Réalisation du Soi 204 180 384
l'Octuple 104 080 184
" Des voies l'octuple est la meilleure " (Stances de la Loi 273)
Et dans cette Voie,
" Peu importe que vous viviez dans votre famille ou dans le monde, pourvu que votre esprit reste fixé sur Dieu. Faites votre travail d'une main, de l'autre touchez les pieds du Seigneur. Quand votre ouvrage est terminé, placez avec vos deux mains Ses pieds sur votre cœur. " (Shrî Râmakrishna 388)
Placez Ses pieds, le premier et le second, sur votre cœur et ne les séparez plus jamais car " Le second " n'a pas pour but de nous détourner de Dieu (di =2), mais de nous permettre de Le réaliser. Souvenons-nous que l'Amour de Dieu a le pouvoir de nous unifier, de nous réunir à Celui qui Se révèle au travers de toute Sa Création.

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Pour les intimes, " Gilles, c'est le Dieu Tout-Puissant " (Sainte Thérèse d'Avila - Le château intérieur P214)

Gilgamesh est peut-être la Première représentation du Dieu Tout-Puissant, du Dieu qui entre Lui-même dans le Jeu, dans le Jeu de Sa propre Création, ce que l'Inde nomme la Lîlâ. Au lieu le ridiculiser ce Récit et Son Héros, il serait bien plus avantageux de plonger avec lui " jusqu'au fond de l'abîme ". (Tablette 11, ligne 273) !

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Extrait de " Cinq odes sur l'unité divine ", Anthologie du soufisme P257

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Si cette définition du dictionnaire laisse à désirer, en tout cas elle permet de voir que c'est bien là l'origine du Nom d'Israël :

" Israël, surnom donné à Jacob après sa lutte contre un ange. "

Comme nous pouvons le voir de nos propres yeux, il n'est pas question d'un ange. Méfions-nous des définitions théologiques qui apparaissent dans le dictionnaire car elles ne sont pas le reflet de la Réalité.

Lutter avec toutes les révélations de Dieu, c'est lutter avec celles qu'Il convient d'accueillir et celles qu'il convient de combattre sans pitié, car la destruction de l'erreur est synonyme de lumière. Plus nous combattrons avec Dieu et contre Dieu, et plus grandes seront les victoires.

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Si le langage mental ne permet pas de tout entrevoir et encore moins de tout développer simultanément, ce n'est pas le cas de l'Intelligence Divine qui a, fort heureusement, la capacité de tout embrasser simultanément.

Souvenons-nous que le "tr-ône" (31) est la "Trois Unité", Révélation de l'Unité de Dieu ("Is-râ-el") et qu'Il se rapporte à la Révélation du parfait Amour de Dieu, à la Loi suprême :

" Ecoute, Israël ! Yahvé, notre Dieu, est le seul Yahvé. 5 Tu aimeras Yahvé, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton pouvoir. 6 Ces paroles que je te commande aujourd'hui, qu'elles soient sur ton cœur !" (Deutéronome 6 :4) !
Dans l'Evangile selon saint Matthieu, il est également question de 3 Eléments :
" 36 « Maître, quel commandement est le plus grand dans la Loi ? » 37 Il lui déclara : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu avec tout ton cœur, et avec toute ton âme, et avec toute ta pensée. 38 C'est là le plus grand et le premier commandement. " (Matthieu 22 :36)
Tandis que dans l'Evangile selon saint Marc, il est question de 4 Eléments :
" 29 Jésus répondit : « Le premier, c'est : écoute, Israël ! Le Seigneur notre Dieu est l'unique Seigneur, 30 tu aimeras donc le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée et de toute ta force. " (Marc 12 :29)

En réunissant et en observant ces deux Paroles semblables, en recherchant Ce qui s'en détache d'une façon évidente, on parvient à la Réalisation de Dieu (4+3) = 7 ! Dieu : 4eme lettre et 3ème consonne de l'alphabet suivie de 3 voyelles. Ceci s'inscrit dans le travail de l'Intelligence divine qui réunit en soi toutes choses semblables afin de Se révéler au travers d'Elle. Contrairement à ce que le monde croit, les Ecritures ne s'opposent jamais Elles se complètent, mais il ne suffit pas les réunir, il faut aussi avoir la volonté de saisir Ce qui s'en détache avec respect et intelligence.

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" la Loi suprême " :

" Tu aimeras le Seigneur ton Dieu avec tout ton cœur, et avec toute ton âme, et avec toute ta pensée. " (Matthieu 22 :37)
99 caractères espaces compris : Révélation de l'Unique : (80 caractères) ! Unité de la Loi (19), Révélation du " vainqueur ".
" Plutôt vivre un jour en voyant la Loi suprême que cent ans sans la voir. " (Stances de la Loi 115)
Il ne suffit pas de l'entendre il faut encore la voir ....
Et " Tu es, ô Enlil, un Seigneur, un Dieu, un Roi. " (Enlil dans l'Ekur, l. 139)

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Anthologie du soufisme P41

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Anthologie du soufisme P157

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Jean 16 :9

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Quelques aspects d'une sâdhanâ P20

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Quelques aspects d'une sâdhanâ P60